Collectif de défense des écoles du Garros

Pour le maintien des écoles du Garros dans l’Éducation Prioritaire
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Aux marges de la REP(ublique)…

lundi 6 avril 2015, par Collectif

En août 2013, le président de la République, François Hollande, [venait à Auch déplorer la mauvaise prise en compte par les services de l'État des besoins du quartier du Garros->art45] et promettre que l'État serait dorénavant présent. Un an plus tard, [les écoles sont sorties de l'Éducation Prioritaire->art39], le lendemain de [l'entrée du quartier dans la liste des 200 quartiers prioritaires->art37] "d'intérêt national" du Ministère de la Ville. Depuis six longs mois, notre [Collectif->http://www.facebook.com/AuchGarrosREP] documente la situation des écoles et du quartier, et argumente contre cette absurdité administrative qui crée [un quartier prioritaire où l'éducation ne le serait plus->art49]. {Nos arguments ont convaincu les élu.e.s locaux} _ Les député.e.s Gisèle Biémouret et Philippe Martin ainsi que Franck Montaugé, Sénateur-Maire, [ont écrit à la Ministre de l'Éducation->art29]. Puis, en tant que parlementaires, ils ont adressé une question écrite au gouvernement sur la situation de nos écoles[[Vous pouvez ainsi consulter en ligne sur les sites de l'Assemblée Nationale et du Sénat, les questions posées par [Gisèle Biémouret->http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-74026QE.htm], [Philippe Martin->http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-74027QE.htm] et [Franck Montaugé->http://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ150214872.html].]]. _ Lors des élections départementales, nous avons interpelé les candidat.e.s, l'ensemble des listes, dans leurs réponses, ont repris [l'essentiel de notre analyses et de nos revendications->art62]. {{{Quelles réponses ?}}} Depuis six mois, les [élu.e.s->art29], les [syndicats->http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/26/2056415-il-est-temps-d-aller-au-dela-des-mots.html], le [Collectif et ses soutiens->art41] ont sans relâche interrogé et interpelé les différents niveaux hiérarchiques et politiques sur l'absurdité de notre situation : DASEN, Rectrice, Ministre, Premier Ministre et Président de la République. - Au niveau départemental (côté Éducation Nationale), nous n'avons toujours pas trouvé de lumières. Loin de se saisir de notre travail de documentation d'un territoire dont ils ont la charge pour en défendre les besoins et spécificités, ils sont restés dans une [attitude de déni et de mépris->art35], faisant montre d'un manque d'ambition notable pour l'éducation de nos enfants. Ils ont cependant [annoncé à la presse->http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/26/2056415-il-est-temps-d-aller-au-dela-des-mots.html] le maintien « des moyens, là où ils étaient supprimés ». - Au niveau départemental (côté Préfecture), nous reconnaissons, après quelques échanges tendus, avoir eu affaire à une certaine sincérité de parole, avec un Préfet qui nous dit [trouver, lui-aussi, la situation des écoles “paradoxale”->art49#prefet], mais nous fait part de son impuissance face à des décisions politiques sur lesquelles il n'a pas la main. - Au niveau du Rectorat, la Rectrice n'a pas donné suite à nos demandes de réintégration de l'Éducation Prioritaire, assurant que les moyens seraient maintenus. - Au niveau de la Ministre de l'Éducation Nationale, à ce jour, c'est le silence complet. Pas de réponse à [la pétition que nous lui avions adressée->art25]. Pas de réponse aux lettres des syndicats du [SNUipp32->art28] et [Sud Éducation 32->art32]. Pas de réponse au [courrier des élu.e.s gersois.es->art29]. Pas de réponse [aux vœux envoyés par tous nos soutiens->art41#ministre]. Pas de réponse à la [lettre ouverte des parents d'élèves->art52]. Et donc, pas de réponse aux questions écrites des parlementaires au gouvernement, dont elle était destinataire. Comme quoi, de nos jours, on peut être [hyperconnectée->http://twitter.com/najatvb] et rester injoignable. - Au niveau du Premier Ministre, nous avons reçu une réponse à [notre courrier->art53]. Dans un courrier du 24 février 2015, son cabinet nous annonce que « les contraintes d'un emploi du temps très chargé » l'empêche de s'entretenir avec nous d'une situation qui « a retenu toute son attention » et il nous renvoie vers la Rectrice. - Au niveau du Président de la République, son cabinet nous a aussi répondu le 21 janvier dernier. Il semblerait que le Chef de l’État soit très sensible à la réduction des « inégalités à l’attention des territoires qui en ont le plus besoin ». Il nous assure d'une part que « les écoles du quartier du Garros à Auch seront globalement mieux encadrées qu’elles ne l’étaient auparavant » et que « les quatre écoles qui étaient dans l’éducation prioritaire […] conserveront la totalité des moyens supplémentaires qui étaient les leurs ». Nous voilà donc assuré.e.s (par le Chef de l'État !) que les moyens seront maintenus. Assuré.e.s, mais pas rassuré.e.s car dans la réalité… {{{Des moyens maintenus… vraiment ?}}} Dans la réalité, la dernière version de la Convention Académique de Priorité Éducative (CAPE) adressée par la Rectrice à la Mairie d'Auch acte de fait la perte des moyens. _ Ainsi on trouve dans cette CAPE : - le maintien de la comptabilisation des élèves de 2 ans dans les effectifs ; - une formulation vague sur les effectifs des écoles qui devront rester sous la moyenne départementale, sans précision du mode de calcul, ni garantie concernant le maintien des classes dans les écoles[[Rappelons que la DASEN et l'IEN nous ont a plusieurs reprises fait part de leur projet de fusion d'écoles qui permettrait, par exemple, de globaliser les effectifs pour récupérer des postes.]] ; - une formulation vague sur le fait que les RASED devront intervenir en priorité sur les écoles du quartier, sans précision particulière ; - et 1/4 temps de poste de coordonnateur qui est accordé dans le cadre du Contrat-Ville et non de l'Éducation Prioritaire. Et c'est tout… Pas un mot, par contre, sur les moyens perdus qui, en contradiction avec les assertions du cabinet de l'Élysée, ne seront pas maintenus comme par exemple la perte des deux décharges de direction à Marianne et Jean Rostand 2, la diminution constante des temps d'intervention du RASED sur les écoles du quartier, la disparition des heures de formation et de concertation spécifiques pour les enseignants du quartier, la fin des heures d'accompagnement éducatif qui permettaient de monter des projets notamment culturels, etc. {Les écoles du Garros sortent de l'éducation prioritaire et aucun moyen n'est maintenu dans la CAPE. Et le reste n'est que mensonges éhontés.} {{{Une absence de solution envisageable… vraiment ?}}} Depuis le début de notre mobilisation, nous en appelons à des [solutions pragmatiques et de bon sens->art51]. _ Nous souhaitons bénéficier d'un dispositif à expérimenter répondant aux critères suivants : -# le dispositif doit faire partie de l’Éducation Prioritaire, dont les écoles garderaient le label ; -# le dispositif doit intégrer des indicateurs de suivi, et des critères clairs de renouvellement ou de sortie du dispositif -# le dispositif doit inclure des moyens REP inspirés des 14 mesures-clefs, à hauteur des besoins identifiés. Depuis le début, il nous est opposé une fin de non recevoir et pourtant ailleurs, et jusqu'à ces derniers jours, des [écoles orphelines->http://www.facebook.com/ecolesorphelines], comme nous, parfois dans des quartiers mieux lotis que le nôtre, réintègrent l'Éducation Prioritaire. Quelques exemples, que nous avons collectés : [orphelines<-] | {{Ville}} | {{Écoles concernées}} | {{Classement quartier}} | {{Type de réintégration}} | {{Source}} | | Toulouse | écoles d'Empalot | 200 quartiers d'intérêt national | rattachement artificiel à un collège REP (collège Maurice Bécane) | [Presse->http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/18/2014200-empalot-reintegre-l-education-prioritaire.html] | | Toulouse | écoles Littré | aucun classement quartier prioritaire | rattachement artificiel à un collège REP (collège Vaquelin) | [Presse->http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/07/2024007-l-ecole-littre-sera-rattachee-au-rep.html] | | Marseille (11ème) | écoles d'Air Bel | 200 quartiers d'intérêt national | classées REP en tant qu'«écoles isolées» | [Rectorat->http://cache.media.education.gouv.fr/file/15-02/40/6/PJ_2015-021_ACAD-REP_ecoles_et_colleges_rentree_2015-1_390406.pdf] (page 5) | | Arles | écoles Marinette Carletti | aucun classement quartier prioritaire | classées REP en tant qu'«écoles isolées» | [Rectorat->http://cache.media.education.gouv.fr/file/15-02/40/6/PJ_2015-021_ACAD-REP_ecoles_et_colleges_rentree_2015-1_390406.pdf] (page 5) | | Septèmes-les-Vallons | écoles Langevin Wallon | aucun classement quartier prioritaire | classées REP en tant qu'«écoles isolées» | [Rectorat->http://cache.media.education.gouv.fr/file/15-02/40/6/PJ_2015-021_ACAD-REP_ecoles_et_colleges_rentree_2015-1_390406.pdf] (page 5) | | Nantes | écoles La Bottières | 200 quartiers d'intérêt national | mode de réintégration inconnu | [Internet->http://www.facebook.com/527856500606836/photos/a.527859223939897.1073741827.527856500606836/901889553203527/] | | Dijon | école Grésilles | 1300 quartiers prioritaires | mode de réintégration inconnu | [Presse->http://www.bienpublic.com/cote-d-or/2014/12/12/r-delatte-une-bonne-nouvelle-pour-les-gresilles] | | Angers | écoles Aldo-Ferraro, Pierre-et-Marie-Curie, Robert-Desnos et Montesquieu (quartier Belle Beille) | 200 quartiers d'intérêt national | mode de réintégration : "une décision à titre exceptionnel" | [Presse1->http://www.ouest-france.fr/belle-beille-les-ecoles-restent-en-reseau-deducation-prioritaire-3286899] [Presse2->http://www.angersmag.info/Les-ecoles-de-Belle-Beille-maintenues-dans-le-reseau-d-education-prioritaire_a10550.html] | Donc, au Garros nous ne pourrions réintégrer l'éducation prioritaire alors qu'ailleurs des écoles orphelines trouvent des solutions ? _ {{Qu'en est-il de la transparence des critères ? de l'égalité entre les territoires ? de la logique de cette réforme ?}} {{{Dénis, mensonges, injustices… Assez !}}} Une fois encore, les faits sont têtus et nous nous y tenons… Il apparaît clairement que nos écoles souffrent de se trouver dans un quartier situé sur une double périphérie sociale et géographique : - quartier populaire dont les difficultés et les besoins ont été actés par le Ministère de la Ville ; - quartier d'un département rural aux écoles rendues orphelines par une réforme centrée sur les situations des métropoles. En cette double périphérie, nous sommes loin des lieux de Pouvoir, trop occupés pour nous répondre, trop loin pour trouver une solution adaptée aux écoles de notre quartier. {Des marges de la REP(ublique) où nous nous tenons, nous exigeons avec constance et détermination que nos écoles orphelines soient, comme c'est le cas ailleurs, réintégrées à l'Éducation Prioritaire. _ Parce que cette solution correspond à la réalité du quartier. Parce que c'est {juste}. Parce que la République doit aussi être présente en ses périphéries pour assurer l'égalité des chances à tous ses enfants. De nos périphéries, nous demandons à ce que les valeurs de la République soient mises en actes. Et que les responsables administratifs ou gouvernementaux cessent de se payer de mots.}